— and when a heart breaks no it don't breakeven, ft alekto.

what am i gonna do, when the best part of me was always you? — @Alekto Xepesmos
Les voiles de sa robe caressaient le sol dans un bruit de tissu froissé. Elle s’arrêta dans la salle du trône, observant les nombreux bassins qui faisaient sortir tantôt leurs eaux de manière délicate, tantôt de manière plus tumultueuse. L’eau était changeante, et à la manière de l’Impératrice, savait se montrer tantôt apprivoisée, tantôt féroce. Elle se perdit un instant dans le bruit des clapotis de l’eau, avant de quitter la pièce. Ses bras croisés sur sa poitrine, elle serrait doucement ses mains sur sa peau comme si elle avait froid, comme si, elle était dérangée. Elle se perdit l’espace d’un instant, dans les différents couloirs du palais qu’elle voulait sien, mais qui ne l’était pas tout à fait encore. Finalement, elle fini par trouver son aile, - se rendant compte qu’elle était passée six fois devant cette dernière – et sans piper mot aux gardes qui la regardaient avec un demi-sourire, elle pénétra dans ses appartements. Elle avait laissé la fenêtre ouverte dans la matinée, alors qu’elle avait dû vaquer à ses nouvelles obligations, pour permettre à Aello de sortir. Désormais, le faucon était posé sur une branche, arbre miniature qu’on lui avait confectionné, une souris dans une serre, le bec entre les plumes. « Tu as passé une bonne journée, Aello ? » Le faucon tourna sa tête vers sa maîtresse, émit un léger piaillement. « Bien sûr, tu es libre toi. » dit-elle dans un demi-sourire. Elle ne s’était pas attendue à avoir autant de responsabilités en endossant son nouveau rôle. Et si, une partie d’elle était encensée par ses nouvelles prérogatives, une autre, l’aventurière amazone qui vivait en elle, se sentait oppressée. Elle avait besoin de prendre l’air. D’un mouvement rapide, elle retira la couronne impériale posée sur sa chevelure et la posa sur un coussin. D’une autre, elle se défit de sa robe aux couleurs lilas, qui vint se poser sur le sol en pierres. Elle se retrouva nue ainsi, et s’observa dans le miroir posé en face d’elle. Elle avait légèrement maigri et ses joues s’étaient un peu creusées. Les pertes, et les nombreuses problématiques qui hantaient désormais chacune de ses pensées, lui faisait sauter de trop nombreux repas. Elle avait besoin de repos, de s’éloigner, de.. Elle ne pouvait être aussi déprimée alors que cela ne faisait que quelques mois qu’elle se trouvait à la tête de son Empire. Elle devait se faire violence. Mais elle avait besoin de prendre l’air, de se vider la tête. D’à nouveau, se retrouver. Elle ouvrit une porte, et trouva ses bassins impériaux. L’eau qui y coulait était déjà chaude, et elle s’y glissa sans même y réfléchir. L’élément venait caresser ses jambes, remontait contre son ventre jusqu’à venir se poser au niveau de ses épaules. Elle expira lentement, sentant enfin les muscles de son corps se détendre. Ses pensées vagabondèrent durant de longues minutes, avant qu’enfin, elle ne sorte son corps de l’eau. D’un mouvement de la main, usant de sa magie, l’Okeanos se sécha. Elle se rendit jusqu’à une petite pièce de ses appartements, où nombreuses robes et tissus étaient posés ci et là. Son regard se perdit à nouveau vers la fenêtre. Elle devait sortir, elle en avait terriblement besoin. Mais ses gardes impériaux voudraient la suivre, obligatoirement. Ses lèvres se pincèrent, et ses prunelles se posèrent sur un pantalon en cuir et une cape. Elle pourrait passer incognito. Elle s’habilla rapidement, et attacha ses cheveux – qu’elle remarqua, avaient considérablement poussés – en une queue de cheval. Elle s’approcha ensuite de la fenêtre où était posée Aello, et observa la hauteur. Elle se briserait les jambes d’ici, pire encore, elle trouverait sûrement la mort. Peut-être qu’en usant de sa magie sur l’eau, elle pourrait ralentir sa chute. Mais l’eau qui coulait en bas du palais, était bien trop lointaine, et il lui faudrait redoubler de vigilance pour réussir à contrôler son élément tout en tombant. « Tu me prêtes tes ailes ? » dit-elle au faucon. Un nouveau piaillement, qu’elle cru comprendre comme une moquerie, sorti de son bec. « Soit. » Elle s’accouda à la fenêtre, et siffla doucement. Elle attendit quelques instants, avant de siffler à nouveau, cette fois-ci plus longuement. Un bruit à la fois lourd et léger fendit l’air, et Phobos lui fit face. « Tout doux, » dit-elle à l’attention du bison volant. Ni une ni deux, elle poussa sur ses jambes et agrippa le poil de la créature. Avec lui, elle pourrait partir où elle le souhaitait. Elle pouvait se rendre jusqu’à la ville qui l’avait vu grandir, Althéa. Ou traverser les cieux jusqu’à la ville d’Asphodelos, où Akhilleus le nouveau roi, siégeait actuellement. Elle pouvait tout aussi bien décider de traverser l’océan, pour se rendre jusqu’à Themyscira, qu’elle espérait, n’avait subit aucun changement climatique. Mais elle n’en fit rien. Au contraire, elle indiqua simplement à Phobos de se poser un peu plus loin, au niveau d’une colline qu’elle savait être une ancienne dune de sable. De là, elle pourrait voir la ville de Knossos et ses lumières, l’eau ruisselant à travers la capitale de son nouvel Empire. De là, elle pourrait observer le monde, à l’abri elle-même des regards. Ses pieds frôlèrent rapidement le sol, et elle s’assit contre la fourrure du bison volant. « Je suis désolée de ne pas pouvoir être plus présente à tes côtés. » dit-elle à l’attention du bison, alors que ses doigts caressaient le poil blanc de l’animal. Elle se tut ensuite, et peut-être s’assoupit-elle l’espace de quelques heures. Ses yeux s’ouvrirent brusquement, alors qu’elle sentit la présence de quelqu’un à ses côtés. Sa main effectua un mouvement rapide, alors que de l’eau s’échappant de sa gourde se transformait en pic glacé. « Alekto, » souffla-t-elle entre ses dents, changeant la glace en eau avant de la remettre dans sa gourde. Son palpitant battait la chamade, alors qu’elle ne pensait pas voir son âme-sœur à ses côtés.

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« Joli point de vue. » Elle l’examine un moment, puis se détourne, observant la vue qu’elle lui montre du coin de l’œil. « Tu n’avais pas la même depuis ta fenêtre ? » L’Okeanos se met à sourire, le regard toujours plongé vers l’horizon. Les lumières de Knossos venaient toujours illuminer la nuit, et certains reflets des lumières venaient se perdre sur la rivière qui traversait désormais la capitale de l’Empire. « C’était différent. » dit-elle simplement, avant de se rapprocher de Phobos et d’en caresser à nouveau son poil. « J’avais besoin de prendre l’air » ajoute-t-elle. Les responsabilités s’étaient accumulées depuis sa nouvelle prise de position. Elle était passée d’héritière à aventurière, puis d’aventurière à amazone, puis de dirigeante d’une rébellion, à Impératrice d’un Empire. Ces nombreux titres avaient fait qu’aujourd’hui, le poids qui était posé sur ses épaules, était bien plus impressionnant que ce qu’elle n’avait pensé. Elle reporte son attention sur Alekto, se rendant compte que si désormais, elles oeuvraient pour la même chose – ce qui n’avait pas été le cas pendant longtemps – elles n’avaient jamais pris le temps de parler réellement. C’était pour cette raison, qu’en face d’elle, elle avait l’impression d’avoir une étrangère pourtant familière. Elle se racle rapidement la gorge. « Elle aurait aimée voir ça.. » dit-elle en montrant la ville du bout des doigts. «Astéria. » ajoute-t-elle. Elle n’osait pas nommer sa sœur aînée par son nom d’emprunt. Parce que cette identité était tâchée de son appartenance au culte, culte dont elle avait tenté de se détourner. Ce n’était pas Despina qui s’était sacrifiée face au Minotaure pour protéger Megara d’un coup qui aurait pu lui être fatal, c’était Astéria. Et pour cette raison, elle ne parlerait d’elle qu’à travers le nom qui lui avait été donné à sa naissance. Par sa mère, et par leur père. Ses pensées se tournèrent vers ce dernier l’espace d’un instant. Serait-il fier d’elles ? De ses filles qui avaient été liées par un destin plus grand encore que ce qu’il n’avait pu espérer. Serait-il déçu ? Elle espérait qu’ils dansaient tous les deux désormais, sur les marches du mont olympe alors qu’ils rejoignaient leur ancêtre Poséidon. Elle ferma les yeux un instant avant de les rouvrir. « Je sais qu’elle était ton amie. J’aurai aimé la connaître aussi bien que toi. » si les choses avaient été différentes. Elle croise les bras sur sa poitrine. « Mais il y avait tellement de secrets, elle plonge ses yeux dans ceux d’Alekto en plaçant ce mot, que je ne suis même pas certaine d’avoir rencontré la personne qu’elle était vraiment. Même lorsque.. Même lorsqu’elle m’a sauvé. » Elle s’écarte de Phobos, et vient s’agenouiller sur le sol, observant à nouveau la ville. « Tellement de secrets.. » murmure-t-elle.

what am i gonna do, when the best part of me was always you? — @Alekto Xepesmos
« Je ne sais pas si tu te souviens de cette fois où vous avez combattues toutes les deux, que vous avez failli perdre la vie d’ailleurs… » Elle continue d’écouter l’âme-sœur, tandis que les pensées défilent vers ce moment. Elle se souvient être tombée sur le Kraken, alors que le navire des insoumis commençait à prendre l’eau. Ils risquaient de se noyer, couraient à leur perte, et pire encore, ils risquaient de laisser échapper la quête pour laquelle Cyrian les avaient poussés à aller. L’aînée était alors arrivée, comme une Amazone perchée sur son navire. Et la mission avait continué. Elle se souvient s’être retrouvée bloquée avec elle, séparées de leurs groupes respectifs. Il était vrai qu’elles avaient fait un bon duo, qu’à elles-deux, elles avaient réussi à s’en sortir. Et à ce moment-là, sans le savoir – dans son cas -, elles avaient noués un lien fraternel. Elle espérait que c’était leurs liens du sang, qui les avaient unies de cette manière. Forgées toutes les deux dans le même destin, dans cette toile irréelle qu’avaient tissées les Moires. Alekto vient se placer devant-elle, s’agenouille. Elle se perd un instant dans ses yeux, « Pour ceux qu’elle aimait. » fini-t-elle par dire. Sa main vient prendre la sienne, l’effleure l’espace d’un instant comme hésitante, avant de s’en saisir pleinement. Depuis quand ne s’étaient-elles pas touchées ainsi ? Depuis quand, ne s’étaient-elles pas senties aussi proche l’une de l’autre ? « Vous n’étiez pas si différentes l’une de l’autre et les instants que vous avez passé ensemble… Si peu soient-ils, chérit les, parce qu’ils étaient sincères, j'en suis certaine. » Elle sourit doucement, retient les mots qui veulent sortir de ses lippes, mais qui elle le sait, entacheraient la mémoire d’Astéria. « Tu n’as pas totalement tort. » Et l’âme sœur retire sa main, s’éloigne. Le palpitant accélère, demande un peu plus de ce contact. En vain. Megara ne bouge pas, reste assise observant l’Esprit quitter l’Eau. « Je suis désolée de ces mensonges tu sais ? » Les prunelles ardentes de l’Impératrice se posent dans celles de l’Insoumise. « J’imagine. » dit-elle, le ton empli d’ironie. « Mais j’espère que tu peux comprendre que je ne pouvais pas t’en parler. Et qu’elle non plus. » Un faux sourire se peint sur son visage, tandis qu’elle continue d’observer l’âme sœur. Elle sent le sang en elle monter jusqu’à ses tempes, battre au creux de son palpitant. Ce n’était pas de la haine, c’était.. un mélange de tristesse et de colère. De l’incompréhension aussi. « Je ne peux pas comprendre non. » Elle sourit toujours, tente d’apaiser son cœur. Mais Alekto venait de briser le moment doux et calme qu’elles avaient. Une danse du feu et de la glace, continuelle. Cela faisait des années désormais, qu’elles n’arrivaient plus à se comprendre. Depuis la cassure. Depuis ce moment, où les Insoumis avaient volés en éclat. « Non, je ne peux pas comprendre. » répète-t-elle en se redressant. Elle croise les bras sur sa poitrine. « Qu’Astéria ne m’ait rien dit passe encore, nous n’étions pas proches, malgré le doux souvenir que tu as tenté de me remémorer. » Elle se tourne vers Phobos, pose sa main sur son pelage, comme si elle cherchait à trouver de l’apaisement grâce à lui. Mais le bison se redresse, souffle légèrement. « Mais toi, je ne comprends pas. Ne sommes-nous pas des âmes-sœurs ? Ne nous sommes-nous pas liées ? » Elle secoue la tête. « Tout nous dicte et nous laisse penser, qu’en tant qu’âmes-sœurs, cela signifie que nous sommes la même personne. Pourtant, nous ne pourrions être plus différente l’une de l’autre. J’osais croire malgré tout, que cette différence était notre force et que, la confiance était quelque chose d’inéluctable entre nous. J’avais tort, Alekto. » Elle inspire profondément. « Nous avons arrêté d’être unies au moment où tu as décidé de quitter les Insoumis de toute manière, je ne vois pas pourquoi je mets autant de temps à passer à autre chose. » Elle fait craquer sa mâchoire. « J’ai désormais un Empire à diriger et pour cette raison, tu auras beaucoup moins de choses à me cacher. A ton grand malheur, j’imagine. » Elle secoue la tête. Alekto pouvait faire ressortir ses instincts les plus primaires, et les plus enfantins. Gamine qu’elle se retrouvait être face à l’âme-sœur.