— raw throat, bad bones (despina)

âge & date de naissance — ( 30 ANS ) Née au sein d'un royaume auquel son destin est lié à jamais, héritière d'un titre qui lui coûtera jusqu'à sa propre vie, sa propre identité. Enfant du printemps, perséphone que l'on arrachera trop vite à ce monde pour la précipiter dans les ténèbres.

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origines — ( OKEANOS ) Astéria. Le prénom oublié, enfoui dans tous les silences de son âme. Une vérité qui se fraye un chemin vers la surface, peu importe à quel point Despina s'obstine, s'applique à effacer chaque souvenir. Jusqu'au tout premier, ce cri déchirant poussé dans la chambre du palais atlante, ce coeur minuscule qui s'est mis à battre là où un autre s'est arrêté. ( AXIEROS ) Le corps déjà froid, le carmin maculant les draps d'une mère dont elle ne connaîtra que le nom. Dans le palais de son père, les serviteurs murmurent. On dit l'enfant maudite, on lui présage un avenir funeste en rétribution du péché originel commis dès son premier souffle. De sa mère, Despina ne sait que ce qu'elle a pu deviner dans les silences des autres, dans leurs regards meurtris. Elle n'a jamais osé rouvrir cette blessure, creuser sous la surface. Et pourtant, sans qu'elle ne s'avoue pourquoi, elle sent son coeur qui se serre lorsque l'on évoque Arkadia.

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domicile — ( AILLEURS ) Partout et nulle part à la fois, enfant des mers qui vogue sans cesse là où le vent la porte. Elle se dit trop instable pour se poser, aussi insaisissable que la brise qui guide les voiles du navire où elle a creusé son nid. La vérité est sans doute plus brutale, trop difficile à admettre. Orpheline, sans attache. C'est plus facile de ne pas chercher sa place dans ce monde quand on sait déjà qu'on ne devrait pas en faire partie. Au fond, Despina ne fait que fuir le fantôme d'Astéria depuis trop longtemps maintenant pour un jour s'arrêter de courir.

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statut civil — ( CÉLIBATAIRE ) Le coeur trop brisé pour aimer, l'âme trop fracturée pour être réparée. Elle connaît le prix à payer pour chaque personne à laquelle elle daigne s'attacher. Elle sait la souffrance de perdre ceux qui lui sont chers, de se les voir arracher sans prévenir. Elle a déjà trop perdu, ne peut plus se permettre de laisser quiconque compter un peu trop fort.

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activité — ( PIRATE, MAÎTRE-ARTILLEUR ) Fascination malsaine pour l'océan, attirée par cette vaste étendue d'eau dans laquelle son corps d'enfant s'est retrouvé immergé. Elle n'a jamais été capable d'oublier — l'eau qui rempli ses poumons, la surface qui s'éloigne, son impuissance face à l'attraction lente des abysses. Cauchemars qui la maintiennent trop souvent éveillée, malgré les années passées à bord du Kraken. C'était presque logique, au fond, inévitable. Comme si son destin avait toujours été lié à celui de l'océan, intrépide, tumultueux.

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réputation — L'Héritière, la princesse maudite. Celle que l'on pensait disparue en mer, un euphémisme pour éviter de prononcer les vrais mots, ceux qui dépeignent toute l'horreur de la vérité. Gamine sacrifiée des mains de son propre père, précipitée au bord du gouffre d'où elle n'était pas sensée revenir. Princesse devenue fantôme, s'effaçant de l'Histoire pour mieux revenir y graver son nom en lettres de sang.

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allégeance — ( CULTE D'HECATE ) Enfant du Culte depuis trop d'années, soldat façonnée à l'image de tous les préceptes qu'ils ont enfoncé au fond de sa gorge. Elle a Hécate dans les tripes, sorcière régissant son existence toute entière depuis ce jour où on l'a recrachée des abysses de ce monde.

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anecdote 01 — Le cri la hante encore parfois, plus souvent qu'elle ne veut bien l'admettre. Elle peut encore sentir l'air fuir peu à peu ses poumons, ses forces qui la quittent lentement, douloureusement. Elle se souvient, Asteria. Elle se souvient de tout ; le vertige avant la chute, la terreur qui paralyse le moindre de ses sens, la violence de l'impact, comme si l'océan s'était changé en pierre. Et puis, le silence, absolu. Assourdissant. L'eau qui s'infiltre en elle, sans merci. Sans pitié pour l'enfant qu'elle était alors. Le cri la hante encore parfois. Son cri. Celui d'une gamine que l'on sacrifie pour le plus grand bien ; celui de la détresse, de la peur, du désespoir. Celui de l'innocence qui se brise, aussi sûrement que si on lui avait brisé la nuque.

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anecdote 02 — Asteria est morte ce soir-là. Noyée sous les assauts des vagues, son sang sur les mains du père, comme une marque indélébile d'un crime pour lequel personne ne le punirait jamais. Sauf elle. Elle s'en est fait la promesse, il y a toutes ces années. Une promesse insufflée dans son esprit par tous les sbires du culte, nouvelle famille qui l'a accueillie en son sein. Elle a été élevée comme l'une des leurs, trouvant naturellement sa place parmi leurs rangs. Elle n'a jamais eu à prétendre, elle était déjà tout ce qu'ils désiraient faire d'elle. Tout ce qu'ils voulaient pour elle, Despina le voulait aussi. La rancoeur dans la peau, la haine infectant son coeur et s'y établissant comme un cancer, rongeant tout le reste. La raison obstruée par la haine, elle a cette rage en elle qu'elle a passé des années à polir. La vengeance est une arme qu'elle manie à la perfection, elle fait partie d'elle-même. Elle a dû apprendre à vivre avec ce chaos au creux d'elle-même, avec toute cette noirceur qui la dévore de l'intérieur. Parce que le soir où les ensorceleurs l'ont sauvée, ils n'ont pas sauvé l'héritière Okeanos. Ils ont sauvé ce qu'il en restait, un tourbillon de ténèbres et de haine.

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anecdote 03 — Elles se sont trouvées sans prévenir, comme une évidence qu'elles ont longtemps préféré ignorer. Elle ignore à quel instant précis elle a su, Despina, qu'elle n'était plus aussi seule qu'elle le pensait. Que quelque part sous sa peau, il y avait Macaria qui s'immisçait, innocemment, presque imperceptiblement. Et puis, soudain, juste comme ça, elle avait quelqu'un sur qui compter. Quelqu'un à aimer, de toute son âme. Une âme qu'elle partageait avec elle, une présence à laquelle elle ne s'est que trop habituée. Trop vite, trop naïvement. Jusqu'à ce que le destin ne lui rappelle qu'elle n'a pas le droit de baisser sa garde, pas le droit à l'amour, à croire encore en l'illusion d'une vie plus douce. C'était comme de mourir encore une fois, sauf qu'elle n'avait plus envie d'être sauvée. Alors elle s'est enfermée en elle-même Despina, s'enlisant dans un silence impossible à briser. Ses gestes blancs, automatiques. Comme des réflexes dénué de sens. Le besoin que tout s'arrête, ici, maintenant.

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anecdote 04 — Trop instable, trop dangereuse. Un risque pour le Culte, un de ceux qu'ils ne peuvent se permettre de prendre. Alors on l'éloigne de tout ce qui l'entraîne vers sa propre perte, du moins c'est ce qu'ils pensent. On la force à recommencer, à se relever, encore une fois. Une fois de plus, peut-être celle de trop. On lui donne un nouvel objectif, un but auquel elle est sensée s'accrocher de toutes ses forces pour redevenir l'atout qu'ils voient en elle. Elle n'est plus que l'épave d'elle-même lorsqu'elle rejoint le Kraken, et pourtant ça lui revient peu à peu. L'appel des vagues, le tumulte terrifiant mais familier de l'océan qui l'entoure. L'enfant terrifiée en elle s'est tue depuis longtemps, mais les sentiments lui reviennent. La peur, la rage, la soif de vengeance. Peu à peu, elle se relève, se tient droite sur le pont. Le regard éteint qui se ravive d'une flamme incandescente, comme si elle défiait la mort en face.

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anecdote 05 — Elle obéit au culte, parfaite soldate modelée selon leurs envies. Elle épie les Okeanos, plus proche de sa famille qu'elle ne l'a jamais été. Une famille qui l'a assassinée de sang froid, elle connait par coeur les récits du culte. Et pourtant, elle veut savoir, elle veut comprendre leur crime pour se placer en seule juge et déterminer leur sentence. Fascination étrange pour ces êtres qui lui ont tout arraché, jusqu'à sa propre identité. Son histoire, une vie entière loin de tout ce qu'ils l'avaient forcée à devenir. Elle les méprise, les hait autant qu'elle aurait voulu pouvoir les aimer. Un choix dont ils l'ont privée le jour où ils se sont débarrassés d'elle. Pourtant quelque chose la retient, sans qu'elle ne parvienne à identifier exactement quoi. Il y a cette impression qui la saisit quand son regard se plonge dans celui de Megara, comme la certitude que leurs destins sont liés à jamais, plus entremêlés qu'elle ne veut bien le voir. Il y a ce doute qui la lacère, celui qui pourrait tout changer. Mais elle refuse encore d'y céder, peut-être par peur de ce qu'elle pourrait découvrir, si elle acceptait de tendre la main vers cette part d'elle-même qui n'a jamais tout à fait cesser d'être Asteria.

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