✩ contexte.

ATLANTIDE, CAPITALE DU ROYAUME D’ATLANTIS — IL Y A 25 ANS.
Le port était désormais noir de monde, rempli des habitants de la ville qui cherchaient à trouver refuge sur un navire. Des cadavres jonchaient déjà les rues et les routes fluviales de la capitale  et on entendait au loin, des bruits d'effondrements. La capitale était en train d'être assiégée, investie par des créatures qu'on pensait oublié. Charybde et Scylla, monstres marins des temps anciens crachaient de leurs gueules des geysers d'eau à la puissance phénoménale. De leurs queues serpentines, elles venaient détruire les habitations unes à unes. Si certains habitants tentaient de s'échapper sur les navires mit à disposition au port, d'autres, tentaient de les combattre. Parmi eux, on pouvait trouver le roi Léonidas et son frère, côtes à côtes, jouant de leur trident et de leur puissance sur les eaux pour tenter d'arrêter les créatures. Des soldats de l'armée royale s'étaient joints à eux, tentant de donner un peu plus d'avance aux civils, pour qu'ils s'extirpent de cette situation. Il fallait pourtant se rendre à l'évidence. Il ne resterait bientôt de la capitale, que des ruines et débris, tâchés par le sang des victimes. Léonidas aperçu au loin les derniers membres de la famille royale monter sur un navire. D'un cri, il leur ordonna de fuir et de ne pas l'attendre. Il tint son trident avec force, avant de se rendre au temple de Poséidon, épargné pour l'instant, par l'attaque des créatures. Sans plus de cérémonie, il s'enfonça dans les méandres du temple, jusqu'aux sous-sol. Il traversa le mausolée, passa près des tombes de ses ancêtres puis, ouvrit une porte à l'aide de sa maîtrise élémentaire. Là, au milieu de la pièce, se trouvait un piédestal dont les inscriptions anciennes, rayonnaient d'un bleu incandescent. Il caressa doucement le marbre, avant de venir poser le trident qu'il tenait entre ses mains, dans une fente. Il attendit quelques secondes, comme pour profiter de l'instant, comme pour graver à jamais les derniers instants dans son esprit. Il s'entailla la main, déversant des gouttes de son hémoglobine sur le piédestal, puis tourna le trident dans le sens des aiguilles du temps. La lumière bleue, se dispersa en ligne et éclaira toute la salle. Le temps sembla se figer l'espace d'un instant, puis il entendit un bruit sourd. Son royaume tout entier, allait désormais être enseveli par les flots.

KNOSSOS, MESSARA — DE NOS JOURS.
La ville de Knossos était sûrement l'une des plus anciennes du royaume d'Olympos. Elle avait été abandonnée il y a quelques années, par ses habitants, alors qu'une créature y aurait fait son apparition. Dione observait la ville d'un air résolu, avant de se tourner vers l'une de ses sœurs. « Il n'y a vraiment plus âme qui vive. » On pouvait voir des assiettes posées sur des tables extérieures, des vêtements dispersés ci et là. « Selon le roi Persée, les habitants ont quitté en hâte la ville il y a de cela trois ans, après l'apparition d'un monstre ancien. Personne ne sait comment elle serait apparue, mais elle était assez puissante pour tuer ceux qui s'en prenaient à elle, et à repousser ces dernières années les quelques escadrons que le roi lui aurait envoyé. » Elle touche son arc, puis sourit à la chasseresse près d'elle. Les enfants d'Artémis étaient l'un des derniers espoir du royaume pour venir à bout de cette créature. D'un signe de tête, Dione indiqua à ses frères et sœurs présents, d'avancer. Ils devraient revenir avec la tête du monstre dans la soirée. Ou du moins, le pensaient-ils.

KNOSSOS, MESSARA — 31 OCTOBRE 1429
Un éclair fendit les cieux, et un souffle sableux et poussiéreux souffla sur la ville de Knossos. Les trois sorcières, accompagnées de plusieurs membres de leur culte pénétrèrent dans la ville. D’un mouvement de la main, un des Sage fit apparaître un golem végétal à ses côtés. « Les nouvelles viennent d’arriver, » dit-il en caressant doucement l’artefact divin entre ses mains. « Le Minotaure se trouve désormais à Héraklion, et la ville est en train d’être détruite à la minute où nous parlons. » Il inspira profondément, puis retira la capuche de sa tête. D’un mouvement de jambe, il enjamba le squelette d’un enfant d’Artémis, envoyé ici quelques semaines plus tôt par le roi Perseus en personne. Ci et là, se trouvaient d’autres cadavres. Certains étaient déjà des ossements, d’autres, n’étaient que peaux séchés par le climat ardent de la Messara.  Il se tourna vers les membres de la trinité lunaire, sur les trois, seules deux étaient actuellement présentes. La troisième s’était rendue à Héraklion, pour faire acte de présence. « Si les calculs de ma sœur sont bons, le voile devrait se trouver par ici. » dit-elle en indiquant une zone plus bas. Ils pénétrèrent dans ce qui avait été l’antre du Minotaure. De nombreuses richesses, que la créature avaient pillés dans l’ancienne grande cité de Knossos, ainsi que des cadavres jonchaient son nid. Au fond de l’antre, se trouvait une petite fente taillée à même la roche. Ils pénétrèrent dans cette dernière, et se retrouvèrent alors dans une pièce obscure. L’une des sorcière fit apparaître une flamme entre ses doigts, permettant ainsi d’éclairer les lieux. Sur les murs de la grotte, de nombreuses inscriptions étaient incrustées. Des runes, des écritures anciennes qu’ils ne pouvaient lire. La langue des dieux. Lorsque la lumière de la flamme passait près de ces dernières, certaines d’entres elles s’illuminaient d’une couleur bleutée teinté de tâches d’or. Au centre de la pièce, se trouvait un piédestal. « C’est de toute beauté. » Le piédestal semblait s’illuminer à mesure qu’ils se rapprochaient, et une douce mélodie semblait chercher à en sortir. «Serait-ce.. ? » Les deux dirigeantes se regardèrent un instant avant de sourire. « Hécate. » Sa sœur continua. « Elle chante nos louanges. » Les cultistes s’approchèrent du piédestal et y déposèrent un artefact divin, dérobé il y a peu. Après avoir placé l’objet, ils se mirent à incanter. Le rituel entamé, les murs de la grotte se mirent à bouger, et de grosses pierres chutèrent du plafond. La puissance utilisée était telle, qu’un tremblement de terre s’apprêtait à soulever Ellada.  Le second voile du Tartare allait être ouvert, et bientôt Hécate sortirait des Enfers.

FORET DE BEOETIA — 03 JANVIER 1430
La jeune fille courrait à en perdre haleine. Son arc bandé, elle observait la créature en face d’elle. Le loup avançait lentement, le museau levé vers le cerf blanc des forêts. Il était d’une taille considérable pour un loup, mais c’était une chose qui n’étonnait plus la jeune fille. Depuis presque deux mois déjà, beaucoup de choses avaient changées en Ellada. Les créatures avaient doublées en taille, et un loup qui mesurait autrefois la taille d’un gros chien, mesurait désormais celle d’un cerbère. Les flèches qu’elle possédait dans son carquois n’était absolument pas adaptée à la bête, et elle devrait peut-être laisser le gibier au prédateur. Des crissements dans la neige se firent entendre, et elle détourna le regard. Elle pouvait entendre d’ici la conversation rapide des élémentaires qui s’approchaient. Des soldats. Elle s’étonna que les sentinelles ne les aient pas repérés. Elle rangea son arc rapidement, sauta du tronc sur lequel elle était perché et se mit à courir. Ses pas laissaient des traces, dans la neige. Cette foutue neige, se mit-elle à penser. Tant de choses avaient changés en Ellada, depuis l’attentat survenu au sein de la capitale du royaume d’Olympos. Saisons, qu’on lui avait soufflé lorsque les premières giboulées de neige étaient tombées. Elle s’était émerveillée, de ce qu’elle pensait être au départ les larmes des dieux. Aujourd’hui, alors que le froid mordant venait affliger sa peau, elle ne voyait plus en ces flocons une once de beauté. Elle se fit violence et accéléra le pas, il fallait qu’elle prévienne l’Impératrice et ses rois de l’arrivée de troupes olympiennes.