ioanna — porteuse de foudre.

âge & date de naissance — le visage qui se pare de vingt-cinq années tout juste dérobées, célébration douce-amère d'une naissance le vingt-huit août 1404.

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origines — la famille se tient fière héritière de phokis, bastion inexpugnable des vasilis.

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domicile — fut un temps c'était héraklion qu'elle appelait volontiers sa maison, quoiqu'avec un peu d'amertume. désormais elle lui préfère les routes d'ellada, quoiqu'elle essaie de passer à la capitale au moins une fois par mois.

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statut civil — une tentative de fiançailles vite oubliée. elle lui a préféré la fuite, s'accroche à son célibat, liberté furieusement arrachée aux griffes paternelles et à laquelle elle s'accroche comme une acharnée.

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activité — elle s'annonce volontiers aventurière, le goût de la liberté profondément ancré dans les tripes. c'est elle qui a créé et recruté les themistopoloi, les servants de thémis, défenseurs de la justice en ellada — bien piètre héritiers des insoumis, mais elle les aime, ces imbéciles heureux.

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réputation — elle a longtemps porté le titre de porteuse de foudre chez les insoumis, l'électricité qui craque au bout de ses doigts, la fureur du ciel derrière ses sourires tendres.

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allégeance — à cyrian en premier lieu, encore et toujours, depuis vingt-cinq ans. aux insoumis ensuite, famille de coeur plutôt que de sang, famille trouvée et choyée comme un trésor. aux themistopoloi, autre famille fabriquée de toutes pièces, comme une couverture de sécurité à laquelle elle s'accroche.

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anecdote 01 — famille fracture. si elle a toujours été proche de son frère, avec qui deux ans à peine la séparent, ses parents sont une autre paire de manches. père austère et absent, plus préoccupé par le standing des vasilis que par ses gosses, mère aimante mais détachée qui aurait sûrement préféré être mariée à un autre. il n'y a pas de réel attachement dans leur mariage, la maison familiale se fait presque tombeau glacial. ioanna regrette, parfois, aurait volontiers accepté un peu plus d'amour, de réconfort.

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anecdote 02 — une jolie voix. si le père a privilégié l'éducation de l'héritier, il a tout de même fait en sorte d'offrir à la gamine une éducation artistique qui se vaut largement. elle s'est prise d'affection pour la lyre, qu'elle a appris à maîtriser, et pour le chant, qu'elle pratique même quand elle se contente de marcher de ville en ville. un bon moyen pour se faire un peu d'argent, aussi, quand elle se retrouve au fin fond de la messara sans plus une seule drachme en poche, entre deux aventures.

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anecdote 03 — pendant un long moment, après la dissolution des insoumis, ioanna s'est volontiers rêvée pirate, pour une nouvelle vie sans attaches ni lois autres que celles trouvées sur le navire. c'est finalement l'idée de devenir une criminelle, et la contrainte de longs mois passés loin d'un frère qu'elle ne voit plus beaucoup, certes, mais auquel elle s'accroche malgré tout, qui l'ont fait renoncer à cette idée. finalement ce n'est pas plus mal, parce qu'elle s'est découvert un terrible mal de mer les rares fois où elle s'est retrouvée sur une embarcation.

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anecdote 04 — douceur soierie, bienveillance chaleureuse. ioanna n'a jamais réussi à être méchante ni violente, un rayon de soleil aussi lumineux que le blond de ses cheveux. elle offre volontiers sourires et conseils quand les gens le demandent, étreintes et réconfort quand ils en ont besoin, se veut plus volontiers une épaule sur laquelle se reposer plutôt qu'une acariâtre sans compassion aucune — ça, elle l'a vécu avec son père, et la blessure ne s'est jamais tout à fait refermée. ce côté maternel ne l'empêche toutefois pas d'être une demoiselle à l'entêtement bien ancré dans sa personnalité, à la rébellion prête à jaillir. elle est gentille, oui, mais pas idiote, se veut volontiers rancunière — vindicative, vraiment — une fois sa faveur définitivement perdue. et elle veut du changement, ioanna. beaucoup plus que ce qu'il y a déjà eu. et s'il faut retourner ellada toute entière pour retrouver des fondations saines, ainsi soit-il.

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anecdote 05 — famille royale comme cousins. tante aspasia s'est mariée avec le roi perseus, fière et droite sous sa couronne sans doute trop lourde. cousins comme entités presque désincarnées, rarement vus en dehors des rares fêtes auxquelles elle a pu participer. toute une partie de la famille se veut nébuleuse, mystère soigneusement tissé qu'elle n'est pas sûre de vouloir déterrer. elle les plaint, d'une certaine façon. ne souhaiterait la pression sur leurs épaules pour personne, pas même son pire ennemi.

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28.08.1404 naissance de ioanna vasilis, deuxième et dernier enfant d'androkles et eunora vasilis, deux ans après son frère aîné cyrian. la naissance se veut déception pour le père qui aurait préféré un deuxième fils.

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1408 ioanna a quatre ans et entre en école primaire, les yeux encore pleins d'étoiles. sa soif d'apprendre ne connaît pas encore de limites.

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1413 entrée à l'académie d'asphodelos. ioanna ne comprend pas vraiment pourquoi elle n'a pas le droit de rejoindre cyrian à l'académie d'heraklion. elle est logée à l'internat de l'académie, la distance entre heraklion et asphodelos ne permettant pas de faire le trajet quotidien, se voit coupée de sa famille pendant huit ans, ne les voit plus que pendant les vacances et autres festivals. elle en veut terriblement à son père pour ça, encore aujourd'hui.

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1420 elle a seize ans, elle est de retour à la capitale pour un festival quelconque. androkles annonce qu'il a accepté une proposition de fiançailles, que l'heureux élu a déjà fini ses études, son service militaire, qu'il approche des trente ans fatidiques et qu'il est un excellent parti, qu'elle ne manquera de rien. que le mariage aura lieu dès qu'elle aura terminé ses études à asphodelos. maman se contente de se taire avec cet air un peu perdu qu'elle a parfois sur le visage, et ioanna est tellement sidérée qu'elle en oublierait presque de se rebeller, petite adolescente téméraire qu'elle est. les cris durent presque toute la nuit, finissent avec une gifle cuisante qu'elle sent encore parfois et l'inévitable tu feras ce qu'on te dit, je suis ton père et tu n'es qu'une gamine ingrate. elle n'en a pas encore conscience, mais les premières idées d'évasion naissent ce soir-là.

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1421 dix-sept ans fatidiques. ioanna finit ses études avec brio, se prend à espérer un apprentissage quelconque pour éviter ce mariage qui pend au dessus de sa tête comme une épée de damoclès encore quelques années, mais cyrian est plus rapide qu'elle ne l'aurait cru. c'est le lendemain à peine de son retour en phokis, main dans la main et avec à peine plus qu'un baluchon sur leurs dos qu'ils filent, sous couvert de la nuit, le plus loin possible. elle en oublierait presque que ses dix-sept ans marquent aussi l'idée d'une âme soeur. elle se refuse à ce concept.

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1423 deux ans sur les routes et moult péripéties plus tard, cyrian et ioanna croisent la route des insoumis d'ellada. pas de tergiversations, ils n'hésitent pas à les rejoindre, et c'est avec les insoumis que ioanna sort peu à peu de cette coquille de demoiselle en détresse dans laquelle elle se complaisait. avec eux, elle apprend à se défendre, elle affine ses capacités élémentaires, s'épanouit comme elle n'aurait jamais pu si elle était restée à heraklion. presque trois ans d'un bonheur absolu marqué de dangers électrisants. une véritable famille qu'ils ont trouvé.

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1426 dissolution des insoumis. megara et alekto s'embrasent, s'éloignent, et le reste de leur petite bande s'effiloche comme du coton mal entretenu. un crève-coeur pour ioanna, qui reprend la direction de la capitale avec toute l'amertume du monde pendant que cyrian s'envole vers d'autres prospections aussi sûrement que sa chouette. elle reste en contact régulier avec son frère, plus sporadiquement avec éros, s'ennuie une fois revenue chez les parents.

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1427 nouvelle échappée belle. même pas un an après être revenue à la demeure familiale, ioanna repart sur les routes elladiennes, le coeur lorgnant beaucoup trop cette liberté qu'elle a tellement chérie avec les insoumis. elle n'a aucun doute d'avoir provoqué un anévrisme chez le père qui se voyait déjà refourguer sa gamine rebelle au premier péquenot venu en quête de mariage, histoire de s'en débarrasser.

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1428 les premiers temps sur la route, seule, ont été difficiles mais ce sont ses sourires et sa patience légendaires qui ont retenu les trois autres. les themistopoloi, qu'on les appelle, servants fidèles d'une justice toute personnelle, quatre orphelins en quête d'un but, peu importe lequel. ils ne sont pas les insoumis, ne le seront jamais, n'osent pas prétendre ça. mais ils sont soudés, fidèles les uns aux autres, et c'est bien ce qui importe.

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octobre 1429 toujours en vadrouille à ellada avec les themistopoloi. ioanna se prête à rêver de plus, parfois. d'insurrection, peut-être. un jour.

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